l’épaisseur de l’air qui suffoque ses poumons. rien de réel, rien de littéral alors que la pièce est plongée dans la lumière jaune d’une fin de journée. les libertés acquises à la suite des heures longues de cours. assise à écouter d’autres, l’attention qui se détourne d’elle pour trop longtemps. marlowe qui ne survit que pour les regards et les murmures qui lui sont accordés. l’esprit sain lors des représentations qu’elle donne aux adolescents qui voudraient bien reporter leur temps. la grisaille d’une journée imaginaire qui entoure son crâne depuis la matinée. marley désireuse d’être ailleurs, une de ces journées où twadogs ne lui suffit pas. rien ne pourrait la satisfaire dans ces moments-ci, pas même les sourires doux de candy ou les yeux conspirateurs de chelsea. le néant de tous les instants, besoin d’horizons nouveaux et pourtant la voiture reste dans le garage, à l’abris des regards et des possibilités que marlowe pouvait s’accorder. presque tyran de son propre malheur, elle se terre dans la maison qui lui écrase le cœur. la seule présence et l’ombre même de son existence. son frère. de l’autre côté de l’habitation et pourtant le poids de son âme se fait sentir sur les épaules de la brune.
uggh, ferme la putain je suis occupée ! la porte ouverte pour que sa gorge fasse passer le message, porteur de sa frustration et de sa rage. image digne d’un film cliché, la petite princesse à en claquer les portes contre le monde. la paranoïa évidente d’une rébellion féroce et sans raisons. pourtant elle pourrait en faire des listes d’explications, de réponses argumentées de son rejet net face à celui qui devrait partager sa vie, son sang, son nom et les valeurs de leurs parents. et alors que le quotidien ne faisait rien de leur relation, la voilé éclatée encore plus depuis quelques mois. tout cela la rendant plus amère, atrocement vicieuse, rien de différent qu’à son habitude comme pourrait dire le concerné. encore une fois un grondement dans la poitrine, elle tourne sa musique à fond. profite des parents absents -comme d’habitude- pour se plonger dans son monde, sa bulle de talent alors qu’elle voulait profiter d’un après-midi calme, candy et chelsea à leur entrainement, pour répéter ses mouvements. chorégraphie soigneusement écrite pour son prochain concours, le talent de démonstration qu’elle réserve pour ses propres spectacles, loin de vouloir faire partie d’une crew ou même d’un club. son narcissisme et son besoin d’être unique apprécie la scène libre de quelques minutes où tous pourraient l’observer. une nouvelle fois la voix du fraternel se porte à son oreille et les veines bouillonnent, le pas pressé et féroce qui part à la recherche de l’autre. mais la fuite trop facile, elle voit sa silhouette se diriger vers la porte. à en prendre l’habitude de toujours fuir la bâtisse familiale, à en laisser le territoire à la princesse. quelques secondes et elle rattrape au vol la porte ouverte à la volée, le regarde partir sur son skate comme si elle n’existait pas.
ouais c’est ça casse-toi ! marlowe d’ordinaire en marge d’une telle démonstration de défauts, de montrer son côté empoisonné, le visage profond d’une bête qui vit dans ses entrailles et fait entrevoir tout ce qui la rend humaine également. ces sentiments qui prouvent que sa force n’est pas si solide, que marlowe nilsen n’est pas infaillible. une phrase qu’elle ne voudrait jamais entendre même si certains peuvent le penser. prête à déverser son poison dans les rues, écraser les plus forts et influencer les plus faibles. toujours les bonnes méthodes pour se faire bien voir. but ultime de n’être que la plus importante, celle qui compte le plus.
et le regard d’une autre.
d’une présence qu’elle n’avait pas remarquée.
kana.la surprise prend le dessus.
la frustration également.
qu’est-ce que tu fais là ? l’accusation directe alors qu’elle avait quitté la même sphère atmosphérique que la jeune brune quelques heures plus tôt. loin de s’imaginer que celle-ci serait venu jusque devant sa porte, quelques rues plus loin de sa propre maison. d’autant plus pour une raison inconnue. la règle primordiale de ne déranger marlowe que pour urgence, message important ou information de qualité. et ces règles ne concernent que les deux c’s évidemment. kana n’a pas encore se privilège, de pouvoir prétendre capter son attention d’un simple message. jamais auparavant elle n’a prit cette initiative également -lueur de lucidité peut-être- et pourtant cette fois elle aurait préféré qu’elle le fasse. prend en horreur se faire surprendre d’une telle façon.
tu pouvais pas envoyer un message avant ? tu veux quoi. les pensées brouillées de savoir la raison, l’explication pertinente d’une telle venue alors que la musique peut s’entendre d’en bas, en témoigne une occupation qui ne mérite pas d’être coupé. les sourcils froncés, elle espère une seconde durant que kana n’ait pas eu le temps de croiser le regard de keith, encore moins échanger un mot ou autre. l’estomac serré de deux mondes qui rentrent en contact, d’une certaine possessivité qui ne devrait pas exister, ou du moins pas pour la « bonne » personne. et alors que marlowe ne l’invite pas explicitement à entrer chez elle, elle ne l’attend pas pour autant, lui tourne le dos.
ferme la porte. un soupir, ordre de la suivre évidemment, de fermer la porte derrière elle, de rentrer dans la chambre de la reine de beauté. et c’est une fois que la reine est dans sa demeure qu’elle se rend compte que jamais auparavant kana et elle-même se sont retrouvées dans la même pièce, à l’abris des regards complets, dans cette chambre même d’ailleurs. elle s’assoir sur son lit, le trône présent alors que la musique remplie toujours l’atmosphère, interdit le silence de s’installer entre elles.
outfit //@kana shinohara
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