— MARLOWE NILSEN || ASHLEY MOORE —

h e a d s.

oh, m.evans, ça n’arrivera plus je vous le promets. les yeux brillants d’émotions, la moue transmet tous les regrets qu’elle peut exprimer. les gestes soigneusement répétés, la voix douce et entraînée. une récompense méritée pour l’actrice qu’elle fait, les larmes de crocodiles sont sa spécialité. marlowe sait faire l’ingénue, la malheureuse pleine de remords et de compassion. il ne suffit que de quelques clignements d’yeux pour amadouer les plus faibles. les effets déjà prouvés depuis des années sur ses parents, ses proches, les professeurs ne sont qu’une addition de plus sur son tableau de manipulation. un échappatoire tellement facile qu’elle ne peut s’empêcher de répéter le même manège à chaque fois. elle s’en tire presque toujours avec un pardon, des excuses qui transpirent l’hypocrisie. le sourire retombe une fois la porte refermée, la resting bitch face reprend ses droits sur son visage. la posture instantanément plus grande, qui se veut plus impressionnante et dominante. on y va. le claquement de doigts habituel, celui qui annonce le départ de la dramaqueen. marlowe qui s’attend toujours à entendre des pas derrière elle, elle ne prend même pas la peine de relever la tête. seulement cette fois rien ne suit et elle s’arrête soudainement. avant que l’anxiété prend le pas sur la  contrariété viscérale, elle se retourne pour regarder kana qui ne semble pas avoir compris les règles que marlowe établie. elle serre les dents, le déplaisir de la voir là à la place de cadence et chelsea, mais elle se rappelle qu’elle doit la tolérer pour le moment. pourtant l’obligation qu’elle s’impose est loin de prendre le dessus sur la poigne qu’elle garde bien ferme. allo ?? tu m’écoutes quand je parle ou il y a aucune information qui passe dans ta cervelles d’idiote ? la rhétorique naturelle, l’autre sait très bien qu’elle n’attend pas de réponse de sa part. au contraire, si elle croit connaître l’instinct de survie à adopter face à marlowe, elle resterait dans le silence. mais puisque la brune baigne dans le paradoxe, de silence de l’autre ne fait que l’agacer un peu plus. les pupilles qui tournent vers le ciel, accompagné d’un soupir qui devient bien trop répétitif pour elle. épuisée de l’existence humaine et de leur incapacité à comprendre des choses simples. la patience fine et fragile, elle prend sur elle, affiche le même sourire faux qu’elle a donné précédemment au prof. on est jeudi, ce qui veut dire qu’on va prendre sur nous et qu’on va aller voir les filles à leur stupide entraînement de cheer ok ? on va sourire et être heureuse d’être là, même si je comprends toujours pas pourquoi elles se font chier à secouer des pompoms. mais bon, puisque t’es là, essaye de faire de ton mieux pour me distraire. même si j’en doute. l’élocution comme si elle parlait à un enfant alors qu’elle est sur que kana a sûrement parfaitement compris, mais c’est plus fort qu’elle, sa méfiance transpire dans ses mots. comme de faire des commentaires sur l’équipe de cheer. toujours la première a étaler son venin sur ce qu’elle juge être au dessous d’elle. et pourtant toujours la première à venir les voir, à écraser du regard ceux qui osent donner leur opinion. et ça, c’est pour moi. merci. comme la signature à la fin de son monologue, elle lui prend des mains la boisson que l’autre portait, parce que pour marlowe, tout ce qui est aux filles est également à elle. la hiérarchie mise en place depuis des années avec les deux autres, elle n’hésite pas à l’imposer sur la nouvelle.

t a i l s.

à la différence éclairée de vrai sanglots qui étranglent sa gorge, d'une voix tremblante qui peine à se contenir tant la pression est forte. elle se contient marlowe, ne veut pas défaillir devant les autres, même si ce sont ses parents qui lui font face. la vulnérabilité écrasante dé la brune qui se retrouve dans son rôle de gamine, l'adolescence et les émotions exacerbés viennent la noyer en vagues. elle n'arrive plus à faire à distinction entre ce qu'elle doit faire ou dire, la bouche sèche lorsque tous les jours elle franchit la porte de chez elle. une habitude qu'elle refuse d'accepter comme sa réalité. pourquoi vous me l’avez pas dit plus tôt ? toujours la même question, celle qui se répète des centaines de fois depuis des mois. des mois où la connexion est rompue entre marlowe et ses parents. elle la princesse, l'enfant parfaite qui n'a jamais dévié du chemin à leur yeux. une façade qu'elle garde bien en place depuis des années, bien loin de ce qu'elle peut renvoyer au lycée. partie secrète qu'elle garde pour elle, l'excuse idéale pour que l'on cède à tous ses caprices. ils lui ont toujours tour donné, le refus rare dans leur bouche quand marlowe fait les yeux doux. mais plus rien ne marche, les chantages affectifs absents des derniers échanges. tout simplement elle n'a plus la tête à ça, elle voudrait se cacher, revenir en arrière ou bien tout déchirer sur son passage. l'estomac lourd alors que la même conversation recommence, les mots qui remontent la panique itinérante à toutes ses angoisses. adopté. comme une sentence qui s'abat sur son esprit encore et encore. assomée par une vérité qui effrite tout ce qu'elle a construit, tout ce qu'elle pensait être. la honte pesante qui vient déterrer tout ce qu'elle avait essayé d'oublier en dessinant la portrait de la belle marlowe. maintenant ce n'est que porte fermée et crise de colère qu'elle apporte dans la maison nilsen. casse toi de mon chemin toi. l'ombre au tableau, toujours la même mais qui cette fois bien ternir un peu plus l'avenir immaculé qui s'était imaginé la demoiselle. le frère. celui avec qui les disputes ne cessaient dé les séparer depuis toujours. jamais un semblant de rapprochement, de souvenirs partagés ensemble. et alors que chacun ignorait l'existence de l'autre, cette révélation à tout remonté, les sentiments d'inégalités resurgissent. pourtant cette fois-ci la balance est déséquilibrée, point de vue biaisée de la brune qui veut que la volonté de retourne vers elle. elle désire le destin de son côté, le contrôle éternel sous une main de velours. mais c'est l'angoisse qui la prend, de se voir détrôné par l'autre devenu soudainement plus légitime. la peur insensée qui prend le dessus sur tout le reste. enfermée dans sa chambre dorée, la solitude la ronge, étire les secondes en minutes. le silence bourdonne et les larmes s'installent dans ses yeux. elle se déteste de laisser rouler les perles, l'envie de tout sortir, expression suprême d'une fragilité qu'elle réfute à longueur de journée. le désir irrépressible de parler aux seules qui sauraient l'écouter, pas besoin de conseils, juste d'une oreille attentive en son égard. alors que sa main se renferme sur son portable, les réseaux sociaux au premier plan, elle y voit une photo qui à le don de creuser un trou dans sa poitrine. uurgh ! la rage entre les dents alors qu'elle envoie le portable loin d'elle, la photo innocente et candide. les trois. sans elle. le sourire sur leur lèvres et la solitude n'a jamais été aussi douloureuse et brûlante. la peur en intraveineuse d'être abandonné, que l'attention des autres se détache d'elle. le cauchemar blessant d'être seule, insignifiante.