— CODY NEWMAN || Jacob Bixenman —

Enfance banale, enfance heureuse. Ta vie d’avant ne vaut pas la peine d’être racontée, pas parce qu’elle n’est pas intéressante, mais parce qu’elle pourrait être celle de n’importe qui d’autre. Un pied à Lewiston et un autre à Twadog Hills, tu as toujours été bien entouré et surtout, aimé de tous.  Premier né du foyer, tu as fait la fierté de tes parents et attendrie ton monde par la douceur de ton caractère. Ton petit univers aurait pu s’effondrer avec la venue d’Esme, mais non. Tu y a simplement appris que l’amour pouvait se multiplier.

Les amours fous Dans la famille Newman, on a le père avec sa fierté, mais surtout sa bienveillance innée, on a la grand-mère pour égayer tous les étés, la soeur pour gâter de mille dessins et rêves de gamins et puis il y a la mère. Celle qui aime d’un amour inconditionnel, un amour passionnel. A ton égard surtout, parce que tu étais beau comme tout avec ton sourire doux ! Et puis, quelle mère ne serait pas fière ? Complètement dingue de son gosse, elle en a peut-être un peu perdu pied et oublié ta soeur Esme. Il n’y a eu que la distance pour rééquilibrer la balance, mais le mal était déjà fait.

Couleur carmin, couleur douleur Ça a été de ces appels qu’on redoute plus que tout. Ce genre d’appel qui interrompt une belle journée d’insouciance pour y apposer le point final. Papa a eu un accident. Une chute fatale. Depuis le haut du toit de l’Eglise, il n’avait pas eu le temps de compter jusqu’à trois ! Peu de temps après, c’est Mamie qui l’a suivie, sans doute par chagrin. C'est là qu'Esme a décrété qu'il n'existait pas de Dieu bien !

Liberté retrouvée Généreuse et surtout prévoyante, Mamie a veillé sur toi et ta soeur jusqu’au bout si bien que son appartement gorgé de souvenirs n’aura pas eu le temps de refroidir ! Pressés d’entamer une nouvelle vie et vous éloigner de maman et sa folie, vous avez décidé de vivre ensemble, avec Esme. C’était un pari risqué, entre un frère et une soeur, mais vous formez finalement une belle équipe. Vous vous équilibrez et surtout, vous vous protégez.

Collocation, la porte ouverte à tous les cons L’appartement de Mamie est grand, il y a quatre chambre en tout, deux de trop, contrairement à tes comptes qui sont plus proches du zero. C’est Esme qui a eu l’idée de les louer. Voilà comment l’appartement de Mamie s’est retrouvée pleine de vie: que ce soit les chambres ou un bout de canapé, vous offrez le logis à n’importe qui. Et du passage, il y en a. Du désordre et du bruit aussi, mais tu ne vois aucun problème à ça. Tu adores être entouré et découvrir encore et encore de nouvelles personnalités.

Adolescent brillant et adulte incandescent Les petits boulots, tu en as enchaînés, mais c’est au cinéma que tu l’as rencontré. Le gamin exalté. Il avait beau parler de trop, tu l’as tout de suite trouvé trop beau. Un sourire qui n’avait d’égal que son rire ! T’as pas su résister. Au fond de toi, tu n’as jamais pensé à mal, tu l’as juste aimé à en mourir. Et dans ton obsession, tu n’as pas vu quand il n’a plus voulu. Tu aurais peut-être dû.

Amour piétiné et le coeur brisé L’entendre nier, piétiner la réalité et renier la vérité, ça t’a brisé. Tout au long du procès, tu as espéré le voir se lever et leur dire de tout arrêter. Au lieu de ça, il est resté figé à ne surtout pas te regarder. Toi, tu avais envie de les traiter de fous ! Il fallait bien l’être un peu pour ne pas voir que vous aviez été amoureux ! Par miracle, le juge avait fini par décréter que tu n’étais pas dangereux, mais quand même un peu. Assez pour que ton nom soit marqué d’une croix noire pour avertir tes futurs voisins de tes déboires.

Se reconstruire et croire en l’avenir Se serait mentir que de dire que tu n’as jamais eu envie de fuir, peut-être même d’en finir ? Tu as eu mal en crever, de ne plus pouvoir l’approcher. Mais c’était sans compter le soutien d’Esme. Elle ne t’a pas laissé tomber, alors comment pourrais-tu l’abandonner ? Quitter la ville aurait été une option, même une bonne solution. Mais arracher ta soeur à sa petite vie ? Tu n’as pas su t’y résoudre alors peut-être qu’un jour, l’opinion finira par t’absoudre ?