| quartier : west side, dans une grande maison avec beaucoup trop de monde
| activity : lycéen en perdition, guitariste sans avenir
| crédits : av : gypsophile
| the hero died || evan Sam 1 Aoû - 18:43 | |
Il était assez tard, le lycée se vidait de son noyau central et les longs couloirs paraissaient anormalement calmes. Certains se pressaient encore pour ne pas rater le bus de fin de journée, mais la plupart se rendaient encore aux clubs et d'autres aux entraînements. Jesper, lui, il avait pas envie de rentrer pour l'instant. Il n'avait rien qui le retenait, mais il voulait juste profiter du silence que lui offrait le lycée en fin de journée.
Une fois chez lui, avec ses sœurs... sa mère... tout irait trop vite.
Il longeait les murs, la musique jouait dans ses oreilles, un rythme calme qui accompagnait le décor. Ses doigts glissaient contre le métal froid des casiers au mur, juste le temps de quelques minutes, il profitait du calme qui manquait tellement à sa vie. Le calme se brisa pourtant dans un lourd fracas, une porte qui claque, des rires gras, des pas lourds. Jesper se retourna au même moment, le regard sombre, sa bulle venait d'exploser. "Ah, mais tiens qui voilà !" entendu-t-il au fond du couloir.
C'était un regard familier, ceux que le brun détestait. Sans un mot ou un regard aux intrus, Jesper fronça les sourcils et accéléra ses pas jusqu'à la sortie du lycée, il devait disparaître et vite. "Hé, pourquoi tu pars ? Weirdoman !", ils répétèrent en boucle ce surnom débile, en boucle, en boucle, en boucle. Jesper se taisait, contre eux, il ne disait rien, il gardait sa mauvaise parole parce qu'il savait ce qu'il risquait.
Une force le stoppa dans ses pas, l'un des dernières années venait de l'attraper par le col de sa veste. "Tu t'en fuis, maintenant ? Tu dis pas bonjour ?" Il n'y avait rien à dire, rien à faire dans ces cas-là. Il connaissait bien la suite, Jesper mesurait bien quinze centimètres de moins que le grand type qui venait de l'attraper.
— Lâche moi, putain.
Ils se mirent à rire et entraîner dans une connerie immense, Jesper se contraint à les suivre tirer de force. Pour se prouver quelque chose, il essaya bien de sortir de là et de se barrer en courant, mais son projet tomba à l'eau. La suite fut rapide, de nouveau rire, une nouvelle porte qui claque, un grincement de chaise et l'obscurité totale.
Jesper se retrouvait de nouveau, enfermé dans le vieux placard du concierge qui sentait un mélange de produits chimiques et d'eau croupie. Son poing s'écrasa plusieurs fois contre la porte, suivi par des hurlements. Il détestait cette école, il détestait cette ville, mais encore plus, il détestait être trop con de ne pas savoir se défendre.
— Bande de cons ! Laissez moi sortir !
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