— Alfie Hernandez || Benjamin Wadsworth —

j'ai trois basses, mais betsy, une fender squier p bass rouge, est ma préférée. je l'ai acheté moi-même d'occasion, avec l'argent que j'avais économisé sur plusieurs années, quand j'avais douze ans. et elle, elle en a vue de ses trucs. je la traite comme de la merde mais elle me lâche pas. elle vaut plus un sou, elle a perdu toute valeur parce que cosmo y a collé des stickers de merde dessus (genre, ceux qui, quand tu veux les décoller, laisse des traces de colle et tout...), mais par conséquent, elle a encore plus de valeur à mes yeux. (j'avoue j'y ai rajouté ma petite touche de stickers engagés aussi). c'est elle que j'utilise le plus souvent, pour les répéts ou les concerts locaux. c'est mon gars sûr.
après j'ai helen. c'est une jazz bass v7 signature de marcus miller, bleue un peu pailletée. hyper class. mes parents me l'ont offerte pour mes quinze ans. elle, je l'utilise moins parce qu'elle vaut plus cher. c'est le level au-dessus. je l'utilise pour les shows où je sais que c'est safe, du genre pas ceux de braindead.
puis la dernière, c'est ariet. une p bass fender vintera verte, acheté d'occasion aussi, la plus chère des trois. pareil qu'helen, je l'utilise rarement. je l'ai même pas encore amené chez cosmo pour une répétition, parce que je crains pour sa vie. la couleur est magnifique, le son superbe, le bois immaculé. aucune chance que cosmo s'approche d'elle. pour l'instant il ne l'a vu qu'en photos. et c'est très bien comme ça.
elles sont toutes trois accrochées à un mur de ma chambre. seule solution pour qu'elle rentres toutes confortablement. si j'avais plus d'espace, et plus d'argent, j'en aurais probablement plus.
à côté de ça, on a une guitare acoustique qui appartient à mon père, il en faisait quand il était jeune. une guitare électrique fender qu'on acheté pour deux sous à un vide grenier, et un ukulélé que j'ai commandé sur internet une fois. mon frère est plus piano, donc on a un piano aussi.

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je faisais beaucoup beaucoup de skate quand j'avais treize, quatorze ans. j'en ai cassé plusieurs à cette période d'ailleurs. j'avais commencé à la baptiser (oui c'est une habitude), mais au bout du deuxième mort, j'ai arrêté. j'en fais un peu moins maintenant, j'ai moins de temps à y consacrer, du coup leur espérance de vie à augmenté et ils ont droit à un nom maintenant. il y a maria juana, glitch, et belko. d'ailleurs, si on m'appelle et on me dit ouais tu veux sortir skater ? je dis oui sans hésiter.
ou ce que je fais aussi c'est sortir le soir, quand twadogs dort et que les rues sont juste éclairées par la lumière des lampadaires, qui parfois clignotent ou sont même carrément en panne. t'as l'impression de vivre dans un coming of age indie movie. et c'est trop génial. bon, les roues sur le béton font un peu de bruit dans le silence de la nuit, mais rien qui puisse réveiller le voisinage. donc ça passe. et puis je mets mes écouteurs, une musique digne de la bo d'un film de a24, et c'est bon. rien n'existe à part ce moment.
puis le lendemain, je vais au skate park et je me casse la gueule contre le bitume, juste pour pas oublier la réalité. c'est trop facile de se défiler, faire semblant et prétendre que la réalité n'est plus là.
c'est ce qu'ils veulent qu'on fasse.

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en ce moment, quand je passe devant une agence immobilière, je regarde les prix. c'est un truc de vieux ça, un truc d'adulte, je me disais avant. mes parents font ça, alors qu'ils prévoient absolument pas de déménager. vivre au dessus du restau c'est tellement pratique. même si on pourrait avoir quelque chose de plus grand. genre une maison dans west side. ou genre une ferme.
moi, je veux une ferme. et c'est pour ça que je regarde les prix. je veux vivre dans une ferme, en autarcie. je cultiverais mes propres légumes et fruits (et beuh), j'élèverais mon propre bétail, je trouverais ma propre électricité, mon point d'eau... je me ferais même mon propre studio, pour pouvoir répéter, nous enregistrer, enregistrer d'autres artistes même. (ça, ça va coûter cher mais ça deviendrait rentable au bout d'un moment, j'espère). ce qui me laisserait tout le temps pour m'impliquer dans une organisation anarchiste.
et ouais, j'ai tout prévu.
sauf avec qui vivre.
parce que si on arrive à faire des tournées avec braindead, mes poules et mes plantes elles vont pas se nourrir toutes seules. et depuis que j'ai vu into the wild, quand à la fin christopher mccandless meurt tout seul, et que on découvre qu'il avait écrit "happiness is only real when shared" avant de mourir, ça me met super mal... parce qu'il a raison (et je voulais pas qu'il meurt comme ça putain).
j'étais avec nicole depuis deux ans, et je me disais que c'était probablement avec elle que je finirai mes jours dans ma ferme. mais apparemment faut croire que c'est pas ce qu'elle voulait, elle. puis ça allait de moins en moins entre nous aussi, c'est vrai.
à chaque fois que j'y pense ça me rend triste parce que je l'aimais vraiment bien. c'est vraiment dommage. du coup on va s'arrêter là si ça vous va.

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reasons to live :
- dogs
- friends
- hanging out w/ friends
- monster energy drink
- music
- skateboarding
- family
- mom and dad's cooking
- braindead mobydick

reasons to die :
- braindead mobydick
- break up
- capitalism
- government
- school
- family


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yearbook quotes :

"f**k you." , "i don't care about yearbook quotes" , "acab" , "power to the people" , "defund the police" , "please come to our show this saturday it's in our drummer's garage, you'll like it." , "you'll never know my real name" , "idgaf" , "eat the rich" , "you will miss me" , "never surrender" , "vivre libre ou mourir" , "one direction for ever" , "no borders, no nations, stop deportation" ,  "ah shit, here we go" ,