Nom, prénom et surnom: Boher. Avec un H. Non, pas là ... Après le O... B-O-H-E-R. Voilà. C'est catalan... espagnol quoi. Désolée, mais vous avez vraiment fait une drôle de tête, j'voulais juste être sûre qu'on s'était compris. Mon prénom ? Oui, pardon. C'est
Manola. Papo m'appelle
Mano. Il dit que j'ai des mains de pianiste. Papo ? Ah, c'est mon grand-père.
Age, date et lieu de naissance: J'ai
vingt-deux ans depuis le
sept février. J'ai débarqué en
quatre-vingt-dix-huit, ici même. À Twadogs oui voilà. Un jour où on se faisait sans doute un peu chier. Un jour comme celui d'avant, et celui d'après tout pareil.
Activité et niveau d'études: J'ai pas de diplôme. C'est pas que j'aimais pas l'école, c'est juste que parfois la vie tu peux pas l'apprendre dans les bouquins. Sauf que quand t'as pas de diplôme, les gens veulent pas te la donner, leur confiance. Pourtant c'est que des bouts de papier. Heureusement qu'à côté de ça, je suis pas trop mal foutue, et que mes dix doigts et moi, des trucs, on sait en faire pleins. J'ai bossé au garage de la ville pendant un moment. J'ai filé un coup d'main au foyer aussi. Et puis j'ai eu besoin de prendre l'air. Direction Los Angeles, j'ai mis les voiles. Là bas y a la mer, tu respires mieux. Et puis Papo a commencé à ne plus pouvoir compter les cheveux blancs sur son vieux caillou, alors il a fallu que je rentre au bercail pour l'aider avec le resto. Le resto, et Mica.
Situation financière: Disons que je roule plutôt en Fiat qu'en cabriolet. Enfin, ça, c'est si j'avais une caisse. Papo déteste que je lui pique la sienne, pourtant dans le genre vieux tacot on fait pas mieux. Mais mon truc à moi c'est le vélo.
A Twadogs Hill depuis: Toujours bordel ! C'est comme un aimant ce trou. Tôt ou tard, t'y reviens.
Quartier habité: South Natural Park, dans une petite maison en bois mal peinte en jaune.
Situation familiale: La
Mama s'en est allée y'a un moment de ça déjà. Ben quoi ? Faut arrêter de tirer cette tronche ! Y'a des départs qui sont moins tristes que d'autres.
Baba, lui, voir la Mama décamper, ça lui a donné des envies d'ailleurs. Ça a toujours été un rêveur. Comme il peut aller nulle part, c'est quelque part dans sa caboche qu'il se promène. Les hommes dans la famille c'est pas ce qu'on fait de plus fiable. Si vous êtes du coin vous avez sans doute entendu parler du fils Boher,
le disparu. Il avait dix-huit ans à l'époque. Aujourd'hui il en aurait vingt-trois. Mais c'est plus qu'un fantôme maintenant. Et puis y'a
Mica. Mica c'est moi, en mieux, sauf que ça elle le voit pas. Elle est tellement douce ma Mica que je fais tout ce que je peux pour pas qu'on l'abîme. Je suis pas sûre d'y arriver très bien mais je fais ce que je peux. Y'a plus qu'elle, Papo et moi dans la maison jaune.
Statut civil et orientation : Parce qu'avec tout ce que je viens de vous raconter là vous êtes toujours pas rassasié ? Je savais pas qu'il fallait passer la douane avant de rentrer chez soi, bordel... vous voulez savoir quoi déjà ? Ah oui. J'suis mariée à mon chien. Je le nourris, il me laisse lui gratter le menton, et il me tient chaud quand ça commence à cailler la nuit. Soyez pas jaloux, je sais. J'ai essayé d'être amoureuse d'un garçon une fois. Je vous conseille pas. Si vous vous ennuyez, apprenez plutôt à jouer du kazoo ou un truc dans le genre.
Ton avis à propos de la ville ?
Twadogs Hills. C'est un peu comme l'idée qu'on pourrait se faire d'une mère. Ou peut-être tout simplement d'une femme. Elle te porte en son sein. Elle assiste à tes premiers pas. Elle garde précieusement la trace de ton premier gadin à vélo, là, quelque part. Elle a les yeux partout, les oreilles qui trainent. Tu voudrais t'en émanciper. Dans ses jupons tu trouves refuge. On l'aime. On la quitte. C'est la ville qu'on adore détester, et pourtant... et pourtant m'y revoilà. | | | Ta réputation selon toi ?
Putain quelle drôle de question... Pardon mais celle là vraiment je m'y attendais pas. J'ai pas pour habitude de me préoccuper de l'avis des autres. Le seul truc qu'ils devaient se dire, tous ces gens qui s'ennuient, c'est qu'avant que mon frangin ne s'évapore dans la nature, j'étais juste la fille Boher. La fille du fou à la chaise roulante qui a terminé dans un institut à Spokane, et de cette femme qui faisait toujours beaucoup trop de bruit. Et puis comme ils aiment parler, ces gens qu'ont pas de vie, ils devaient en raconter des conneries. Sur ce qu'il se passait derrière les quatre murs de la maison jaune, sur ce qu'allait devenir Mica, sur moi... J'ai fini par me barrer moi aussi alors tout ça je l'ai laissé quelque part derrière moi. "Tu crois que son truc c'est les nanas maint'nant ? J'dis ça j'dis rien, mais passer la journée les mains dans l'cambouis avec la tête sous la carcasse d'une bagnole, ça fait pas vraiment fille, comme activité." - "T'as vu la tronche qu'elle se paye depuis qu'elle bosse au foyer ? Tu crois que c'est pour les autres ou que c'est elle qu'a besoin d'aide ?" - "Pas étonnant qu'elle soit partie cette gamine. Si elle était restée, elle aurait fini comme le père." - "Oui mais quand même elle a laissé la p'tite toute seule avec le vieux..." Maintenant que je suis revenue, j'évite de me faire remarquer. C'est pas c'qu'on préfère, avoir les tympans qui sifflent. |
Lundi.
Los Angeles me manque. Là-bas, plus de Mano, Boher loin derrière, et je me sentais coupable de rien. Se glisser dans une robe à fleurs, une longue, une belle, de celles qui sont fendues sur le côté, qui chatouillent les pupilles curieuses. Se faire passer pour une starlette de la télé italienne. Filer un coup de main à la ménagère débordée par ses trois morveux et ses sacs de courses trop pleins. Sourire à ce type qui se promène la main dans celle d'une autre nana.
Mardi.
J'ai envie d'être un garçon. Jean clair, t-shirt trop grand, informe, manches retroussées jusqu'au dessus des épaules. Je pourrais mettre de grands coup de savates dans tout, dans rien. Je traine des semelles, poings serrés. J'ai peur de personne. J'aimerais qu'on m'regarde de travers. Bondir. Me rouler dans la poussière.
Mercredi.
J'attends. Quoi, je sais pas bien, mais ça ne vient pas. J'en dors pas la nuit. J'en reste muette. Je sens même plus mon pouls.
Jeudi.
Longtemps, je marche. Quand mon corps tout seul décide que du chemin, c'est bon, on en a fait assez, j'ai les pieds dans l'eau, le lac est calme. J'ai envie de m'y plonger toute entière et de m'endormir un peu. Là. Sous l'eau. Où tout est flou, tout est sourd. Je réalise que je me réveillerai p't'être pas. Je fais demi tour.
Vendredi.
J'attache ma crinière. J'ai envie qu'on m'embrasse dans la nuque. J'aimerais me mélanger aux autres. Qu'on me mette la tête à l'envers. Qu'on me brise le coeur. J'ai oublié comment faire.
Samedi, woooooooooh ! Tu le sens, tu le sens ça toi aussi ? La tempête qui se déchaîne. Je cours, je saute, je décolle, j'explose en plein vol. Je pourrais te serrer dans mes bras. Fort. À t'en perforer un poumon. Mais qu'on me touche j'aime pas ça. Je vais danser seule, m'en veux pas.
Dimanche, je veux plus les voir, vos tronches de cakes. Et ce bouillon d'angoisses qui bourdonne à l'intérieur. Je vais fermer l'oeil encore un peu. Et demain ?
Demain rebelote.
Derrière l'écran
Pseudo: dadou
Âge: 26
Mon personnage est un: inventé
J'ai pensé à envoyer ma face cachée au staff: coming !
Qu'est-ce que je recherche sur ce forum: rentrer à la maison
autre chose ? dédicace à toutes mes pookies, merci d'avoir gardé vos bras grands ouverts, quoi qu'il arrive